La personne qui s’aime (trop) est égoïste ! (suite)

Cet article est la suite de la publication : « La personne qui s’aime (trop) est égoïste ! »

Que faire si, comme cela arrive régulièrement, vous culpabilisez de cultiver votre amour de vous-même, de vous respecter et d’agir en fonction de vos besoins et valeurs ?

Je vous propose de vous demander sincèrement si vous agissez comme le père de famille de notre exemple qui choisit égoïstement le lieu des vacances ou comme le musicien qui se prépare pour apporter une contribution positive à l’orchestre.

Quel est votre but ?
Quelle est l’intention à l’origine de votre démarche ?

Quand nous avons l’intention d’apporter une contribution positive à notre famille, à nos proches, à nos amis, au monde, nous devons en premier lieu prendre soin de nous-mêmes. Comme le musicien qui investit en lui avant de rejoindre l’orchestre.

Dans l’amour de soi véritable, l’intérêt égoïste que l’on se porte n’est pas une finalité en soi mais un moyen pour devenir une meilleure personne, un moyen pour apporter une contribution positive aux autres. Nous ne pouvons pas jouer convenablement notre rôle de musicien dans l’orchestre de la vie sans travailler sur nous-mêmes, sans faire ce que nous devons pour être un élément positif et harmonieux.

Il n’est, cependant, pas toujours évident de savoir si nous sommes égoïstes destructeur ou égoïstes constructif. Par exemple, il m’arrive régulièrement de ressentir de la culpabilité par rapport aux choix de vie que je fais et à la conséquence de ceux-ci sur mes enfants et ma compagne. C’est d’autant plus vrai suite à la décision récente et radicale de me consacrer à l’amour de soi. Voici alors quelques idées qui me tournent dans la tête :

  • Pour qui est-ce que je me prends d’imposer mes caprices à ma famille !
  • Je suis un mauvais « chef de famille » d’apporter moins (pas) d’argent dans le ménage !
  • Je suis un mauvais père si je ne fais pas comme tout le monde, si mon parcours n’est pas « classique » !
  • Je suis égocentré et incapable de sacrifice pour mes proches quand je fais ce qui est important pour moi !

Quand, comme moi, vous vous demandez si vos motivations font partie de la catégorie « égoïsme destructeur » ou « égoïsme constructif ». Posez-vous ces trois questions :

  • Est-ce que ma décision ou mon action blesse ou blessera quelqu’un ?
  • Est-ce que ma décision ou mon action me permet ou me permettra d’être une meilleure personne ?
  • Est-ce que ma décision ou mon action est ou sera une contribution positive aux autres ?

Si la réponse est « Non, Oui, Oui », continuez sans culpabilité, vous êtes en présence d’amour de soi, vous êtes juste avec vous-même et avec les autres, et vos intentions sont louables.

Voici la réponse à ces trois questions dans ma situation actuelle :

Est-ce que ma décision ou mon action blesse ou blessera quelqu’un ?
Non. A priori, je ne devrais blesser personne et j’y fais attention. Même si cela peut réveiller certaines peurs dans mon entourage, mon action est faite en collaboration et dans le respect de chacun afin de ne léser personne. Je sais et j’accepte que les autres aient également des besoins, des envies, des émotions, … et j’agis en conséquence sans oublier mes priorités personnelles.

Est-ce que ma décision ou mon action me permet ou me permettra d’être une meilleure personne ?
Oui. Le fait de poser des actions plus respectueuses de mes envies profondes me permet d’être plus ouvert, plus léger et plus joyeux dans mes contacts avec mes proches. Mes frustrations sont moins envahissantes et je fais moins le reproche aux autres d’être qui ils sont. J’attends moins d’eux d’instinctivement combler mes besoins.

Est-ce que ma décision ou mon action est ou sera une contribution positive aux autres ?
Oui. Cette plus grande ouverture me permet de partager des choses plus profondes avec mes proches. J’agis en fonction de mes valeurs et j’espère que ce comportement servira d’exemple positif à mes enfants quant à la façon qu’ils auront de gérer les choses importantes de leur vie. De manière plus large, j’espère que le bien que je me fais sera source d’inspiration pour d’autres personnes.

L’amour de soi est égoïste ! Oui, et alors ! Il est parfois de notre devoir d’être égoïste (constructif) !

N’ayez plus peur de vous faire du bien. En tous cas, vous n’aurez plus l’excuse de l’égoïsme et de la culpabilité ! 🙂

Amicalement,

Nicolas

3 réponses sur “La personne qui s’aime (trop) est égoïste ! (suite)”

  1. Dans la plupart des actions qui démontrent un amour de soi, n’y a-t-il pas moyen de trouver les éléments qui nous permettent de répondre non, oui, oui et d’autres éléments qui permettent de répondre oui, non, non aux 3 questions ??? N’y a-t-il pas moyen de nuancer ? Répondre non, oui, oui n’est-il pas un moyen de se donner bonne conscience ? De légitimer son égoïsme ?
    Allez, bonne soirée…. et bonne réflexion ! 😉

    1. L’élément essentiel est l’honnêteté avec laquelle nous répondons à ces trois questions. Je conseille également de valider nos réponses avec des personnes qui nous connaissent bien et qui seront honnêtes dans leur feedback. Nous pouvons en effet nous mentir pour nous rassurer quant à nos décisions et nos actions. C’est un choix que de fuir nos responsabilités envers nous-mêmes et envers les autres…
      Bonne réflexion également ! 🙂

  2. Cette réflexion et les exemples me paraissent bien pertinents…
    Lorsqu’une personne a des problèmes de santé, nous n’hésitons pas à l’inviter à s’occuper d’elle, à « prendre bien soin d’elle »….
    C’est comme si nous devions avoir « un problème » pour nous occuper (enfin) de nous-mêmes…
    Ressentir et veiller à notre paix intérieure ne peut que nous amener à nous rendre plus sensibles et concernés par ce que vivent les autres êtres vivants. Et alors…. que de beaux échanges et surprises en perspectives… C’est passionnant….
    En être conscient, c’est encore mieux…
    Bonne journée.

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